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L'analyse de réseaux appliquée au monde des grandes entreprises a vu le jour parallèlement aux Etats-Unis et en Europe au début du 20e siècle. Aux Etats-Unis, la méthode fut surtout développée dans le but de lutter contre les ententes entre entreprises dans le cadre des lois anti-trust des années 1910. D’inspiration marxiste, la démarche européenne s'est appropriée cette méthode pour étayer la thèse du Capitalisme financier d’Hilferding (1910) qui décrivait le pouvoir exercé par les banquiers à l'endroit des industriels.
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A partir des années 1960-1970, l'engouement suscité par l'étude des élites du pouvoir (Mills 1956) et le renouveau de l'analyse de réseaux portée par la révolution informatique favorisèrent l'essor des interlocking directorate studies, qui s'implantèrent alors durablement dans les milieux universitaires. Adoptées surtout aux Etats-Unis et en Europe du Nord, les interlocking directorate studies ont connu d'importants développements portant aussi bien sur les structures de pouvoir, l’échange informationnel que la cohésion des milieux d'affaires.
Quelle que soit la perspective retenue l'interlocking directorate offre avant tout l'avantage de rompre avec le mythe de l'entrepreneur individualiste. Réinscrite dans le contexte des réseaux d'affaires, la compréhension de ce que sont et font les dirigeants économiques s'en trouve considérablement enrichie.
Basés sur des individus et des entreprises, cette méthode permet aussi bien d'analyser les relations entre firmes (un individu commun à deux entreprises) que les relations entre individus (deux individus occupant des fonctions dans la même entreprise). Dans le premier cas, il est convenu de parler de Corporate Networks et dans le second d’Elite Networks.
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